Human Evolution

La lignée humaine a évolué pendant des millions d’années dans des environnements variés, et de nombreuses traits (morphologiques, psychologiques, génétiques, sociaux, développementaux, etc.) ont été sélectionnées. Si certains traits sont partagés par toutes les populations humaines (comme la longue période de dépendance infantile), d’autres sont propres à certaines populations. C’est le cas des adaptations locales, résultant de l’adaptation humaine à des environnements variables géographiquement. Comprendre ces adaptations locales permet d’appréhender les modalités des migrations, de la sélection naturelle et, parfois, d’étudier les interactions entre les gènes et les comportements. Lorsque les changements environnementaux sont brusques et très récents, cela offre une opportunité pour appréhender le décalage adaptatif (puisqu’une nouvelle adaptation va de mettre nombreuses générations avant d’être prédominante dans une population) et les coûts associés. Cela peut être illustré en occident par le récent changement alimentaire après la 2ème guerre mondiale, avec l’introduction massive de glucides raffinés, dont les effets physiologiques et hormonaux ont des effets biens connus sur la santé d’un point de vue médical, mais aussi certainement des conséquences comportementales et sociales largement sous-estimées.

            Certains traits présents dans l’espèce humaine semblent paradoxaux : ces traits sont héritables (ils peuvent augmenter ou diminuer en fréquence suivant la sélection qui s’exerce), mais sont associés à une diminution de la reproduction et/ou de la longévité (la sélection est négative). Leur persistance, à des fréquences relativement élevées, depuis de très nombreuses générations semble donc contre-intuitive. C’est le cas de la ménopause, observée chez très peu d’espèces en dehors de l’espèce humaine, mais aussi de la préférence homosexuelle (inconnue chez les autres primates). Les gauchers, qui persistent dans toutes les populations, représentent également un paradoxe de même nature.

            Plus généralement, l’étude des traits d’histoire de vie des populations humaines, dans leur diversité temporelle et géographique, permet de comprendre comment biologie et culture (ou gène et environnement, y compris environnement social) interagissent et coévoluent…