Qu’ils soient sociaux ou solitaires, tous les animaux dorment. De l’abeille à l’homme, les animaux passent de 12 à 83 % de leur vie dans un état comportemental caractérisé par une diminution de la réactivité aux stimuli environnementaux. Bien que la fonction ultime du sommeil reste vivement contestée, son importance est unanimement reconnue : un sommeil insuffisant a un impact négatif sur la santé, la cognition et le fonctionnement social et, dans les cas extrêmes, peut entraîner la mort. Les décisions que prennent les animaux quant au moment, à l’endroit et à la manière de dormir sont donc importantes et ont probablement des conséquences considérables, bien qu’encore mal comprises, sur la condition physique. Lorsque des individus dorment ensemble, les choix qu’ils font et les compromis auxquels ils sont confrontés sont fondamentalement façonnés par le comportement de leurs compagnons de groupe et par les dynamiques collectives qui émergent du sommeil en groupe. Pour comprendre comment l’environnement social façonne et est façonné par les habitudes de sommeil dans la nature, nous utilisons la vidéographie thermique, le suivi GPS et l’accélérométrie triaxiale pour suivre le comportement diurne et nocturne d’une population de babouins olivâtres sauvages (Papio anubis) à Laikipia, au Kenya. Les premiers résultats de ce projet démontrent non seulement que le contexte social influence les habitudes de sommeil des animaux sauvages, mais aussi que la dynamique du sommeil a des effets conséquents sur le paysage social qui s’étendent bien au-delà de la période de sommeil