Résumé:
L’écologie évolutive de la santé des femmes : une approche bioculturelle
Être une femme est-il une maladie ? Cette question provocatrice souligne la pathologisation traditionnelle de la fonction reproductive féminine dans la biomédecine occidentale depuis le 19e siècle. Récemment, les sciences sociales ont lancé un appel pour dépasser les recherches sur le ‘bikini’, c’est-à-dire centrées uniquement sur la santé reproductive, pour aborder les défis de santé des femmes du 21e siècle. Bien que ces appels soient depuis longtemps nécessaires, je soutiens qu’il est trompeur de séparer la santé ‘non-reproductive’ de la santé ‘reproductive’. En réalité, comprendre le système reproductif féminin tel qu’il a évolué est fondamental pour comprendre la santé des femmes. À travers un prisme évolutionnaire, la santé n’est qu’un moyen pour permettre la reproduction, et la variation de la fonction reproductive à travers les écologies est attendue plutôt que pathologique. Je préconise également des méthodes bioculturelles pour identifier les voies par lesquelles l’écologie façonne la santé et les maladies.
La présentation se déroulera en quatre segments principaux : (1) l’écologie du comportement reproductif des femmes dans le contexte de la transition démographique ; (2) la physiologie du cycle menstruel, pour élucider les patrons de variation ‘normale’ et le développement de maladies telles que l’endométriose ; (3) le lien entre la santé reproductive et la santé ‘non-reproductive’, mettant en lumière les variations de la sévérité des maladies au cours du cycle menstruel et le coût de la reproduction pour le vieillissement des femmes ; et (4) les causes et les conséquences des normes genrées (excision, matrilinéarité) pour la santé des femmes. Ce programme de recherche interdisciplinaire contribue à réduire l’écart de santé des femmes en soulignant les compromis entre reproduction et santé à travers les écologies sociales et culturelles.