Chez de nombreux mammifères sociaux, la vie sociale précoce et l’intégration sociale à l’âge adulte prédisent largement la santé individuelle, la durée de vie et le succès reproducteur. Jusqu’à présent, les recherches se sont principalement concentrées sur le stress chronique en tant que médiateur physiologique entre l’environnement social et la forme physique. Ici, nous proposons un mécanisme alternatif, non exclusif, reposant sur les effets médiés par les microbes : les relations sociales avec des congénères durant la vie précoce et à l’âge adulte pourraient fortement contribuer à diversifier les microbiomes des hôtes et à la transmission de microbes bénéfiques. En retour, des microbiomes plus diversifiés et plus précieux favoriseraient la résistance aux agents pathogènes et une santé optimale, se traduisant par des avantages de forme physique tout au long de la vie. Ce mécanisme repose sur des découvertes récentes montrant que les microbiomes sont largement transmis par des voies sociales et jouent un rôle omniprésent dans le développement de l’hôte, la physiologie et la susceptibilité aux agents pathogènes. Nous suggérons que la transmission sociale de microbes pourrait expliquer le lien entre socialité et forme physique à un degré similaire ou supérieur à celui du stress social chronique et mérite des études empiriques chez les mammifères sociaux.