Dernier article sur la préférence homosexuelle masculine: comment expliquer l’effet du rang de naissance?
L’orientation homosexuelle masculine reste un paradoxe darwinien, car il n’y a pas de consensus sur ses déterminants évolutifs (ultimes). Une caractéristique intrigante des hommes homosexuels est leur rang de naissance plus élevé que celui des hommes hétérosexuels. Cela peut s’expliquer par deux mécanismes non exclusifs : un effet antagoniste (AE), impliquant que les femmes les plus fertiles ont plus de chances d’avoir un fils homosexuel et de produire des enfants avec un rang de naissance moyen plus élevé, ou un effet de naissance fraternelle (FBOE), où chaque frère aîné supplémentaire augmente les chances d’un embryon masculin de développer une orientation homosexuelle en raison d’un processus d’immunoréactivité. Cependant, il n’y a pas de consensus sur la question de savoir si les deux types d’effets sont présents dans les populations humaines, ou si un seul de ces mécanismes est en jeu, son effet imitant la signature de l’autre mécanisme. Un autre effet de l’ordre de naissance sororal (SBOE) a également été proposé récemment. Afin de clarifier cette situation, nous avons développé des outils théoriques et statistiques pour étudier le FBOE et l’AE indépendamment ou en combinaison, en tenant compte de tous les biais d’échantillonnage connus. Ces outils ont été appliqués à de nouvelles données individuelles et à diverses données publiées disponibles (deux ensembles de données individuelles et toutes les données agrégées pertinentes). Les données agrégées ont confirmé l’existence du FBOE, qui augmente de façon linéaire avec la fécondité. Le FBOE a également été soutenu dans deux ensembles de données individuelles. Un SBOE est généré lors de l’échantillonnage en présence d’un FBOE, ce qui suggère qu’il est nécessaire de contrôler le FBOE pour éviter les SBOE artéfactuels. L’AE n’a pas été confirmé dans les différents ensembles de données, y compris dans l’analyse de la famille maternelle élargie. Les implications évolutives de ces résultats sont discutées.